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Plastrer la lune

by Fred Fortin

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1.
BOBBIE 04:00
BOBBIE Il s’appelait Bobbie, Bobbie dit « le Tueur » c’était un bandit tout l’monde en avait peur tout l’monde, même les bêtes craignaient son odeur y a qu’les mouches qui étaient assez folles pis niaiseuses pour narguer Bobbie le Tueur. Il avait une sale gueule, comme un vieux brochet et ses yeux méchants ne clignaient jamais il était poilu, comme un gai de cuir évidemment jamais personne, jamais n’a jamais osé lui dire. Bandit Bobbie, sale gueule Bobbie. Brochet Bobbie, méchant Bobbie poilu. On collait son nom à tous les malheurs on lui décerna une croix d’horreur on le disait fils de pute ou sorcière évidemment jamais un homme, jamais n’a déclaré être son père. Malheur Bobbie, horreur Bobbie. Putain Bobbie, sorcière Bobbie foutu. On dit qu’il est mort, perdu en forêt en fuyant les hommes qui le pourchassaient jamais on ne revit Bobbie dit « le Tueur » même si pour toujours et à jamais on se méfie des odeurs. Bandit Bobbie, sale gueule Bobbie. Brochet Bobbie, méchant Bobbie poilu. Malheur Bobbie, horreur Bobbie. Putain Bobbie, sorcière Bobbie foutu.
2.
LA MERVEILLE MASQUÉE (toune pour Léonie) J’te dis qu’a d’l’air bonne ta gomme J’la vois qui se promène entre tes beaux dentiers As-tu ben dit framboise et pomme Pas trop compris mais c’est c’que j’ai cru décoder Ça c’est d’la bonne tite gomme framboise et pomme A n’en mène tout un train ta langue La reine de ton palais sucré sa majesté Une chose à fois c’pas c’qui a dérange Comme parler pis promener sa gomme entre ses beaux dentiers Ça c’est d’la bonne tite gomme framboise et pomme Ça c’est d’la bonne tite gomme framboise et pomme T’as les yeux comme un trou quand une balloune te pète su’l’nez Ça pourrait être la chance pour un jaloux de s’approcher et de surprendre la merveille masquée J’te partage mon vieux cœur de pomme si tu me laisses un bout de ton trésor sucré Si c’pas une aubaine c’est tout comme Au moins je pourrais t’aider à épargner ton beau dentier Ça c’est d’la bonne tite gomme framboise et pomme Ça c’est d’la bonne tite gomme Ça c’est d’la bonne tite gomme framboise et pomme Ça c’est d’la bonne tite gomme
3.
DOLLORAMA 03:50
DOLLORAMA Tu devineras pas qui qu’j’viens d’voir dins rayons du Dollorama A plaçait des cossins s’és étagères Jamais su son vrai nom, j’me disais que toé tu devrais l’savoir Avait des boutons, des gros tetons pis les dents noires On l’appelait p’tite charrue, c’était le nom que lui avaient donné ses frères Y’étaient dans même école, ché pas combien qu’a pouvait n’avoir C’taient pas tous des bolles à c’qu’y faut croire Elle est minutieuse et à son affaire Elle prend soin de la vaisselle de verre Fabriquée par ses amis les Chinois Dans la grande famille de Dollorama Avait tout ce qu’il faut pour rien avoir Rien avoir d’autre qu’une beurrée de marde Ché pas mais ça sentait la grosse misère Était dans son p’tit coin, c’était encore trop grand faut croire Avait des boutons, des gros tetons pis les dents noires A décidé d’flusher l’école, a commençait à peine le secondaire Paraît qu’était enceinte mais ça c’tait p’t’être rien que des histoires Tout cas a paraît mieux dins étagères C’est bête à dire mais chu content pour elle Elle aurait pu finir dans une poubelle Tripotée par des salauds et des rats Comme plusieurs de ses amis les Chinois J’imagine que c’est très valorisant, Veiller à satisfaire son client Assidue comme ses amis les Chinois Merci, bonsoir, ni hoa, sayonara Que c’é qu’j’espérais icitte déjà Ça doit être la p’tite charrue qui m’a troublé J’me souvenais pus c’que j’faisais là J’ai viré l’coin ben vite, j’ai ramassé une paire de bas Avait pu d’boutons, des gros tetons pis un partiel J’ai continué d’marcher dans la lumière des rayons du Dollorama J’pognais n’importe quoi en sachant qu’ça servirait pas J’me suis souvenu qu’nous autres on l’aimait ben C’tait rien qu’une piasse pour y pogner les seins Ça vaut pas cher mais ça fait ben pareil Quand l’jeudi tu reçois ton chèque de paye Dans une enveloppe de papier chinois Signé de la main de « Dollorama » J’imagine que c’est très valorisant, Veiller à satisfaire son client Assidue comme ses amis les Chinois Merci, bonsoir, ni hoa, sayonara
4.
LE CINÉMA DES VIEUX GARÇONS J’ai quitté la maison quand elle m’a dit de partir sans lui demander la raison C’pas comme si j’l’avais pas vu v’nir A virait d’tous’és bords dans l’salon elle portait sa robe des grandes occasions et je n’ai pas versé une larme tandis qu’au fond de moi j’avalais le motton. J’ai compris quand, à mon anniversaire, j’ai reçu les clefs du Pontiac que ça laissait aussi entendre : « Astheure, tes cliques pis tes claques!!! » J’ai r’gardé l’bonhomme dans sa chaise; ses yeux cherchaient d’l’air dans ses lunettes épaisses et même sa perruque ne pouvait contenir le malaise qui régnait sous son toit. « Tu as quarante ans, ça fait un peu grand… » « J’t’en prie maman, don’t let me go dans un 2 et demi de la Main à Dolbeau! » J’ai pris tout mon courage et j’ai coupé le cordon Aujourd’hui je fais le ménage au cinéma des vieux garçons J’fais ben d’la moppe pis du siphon et je rentre gratisss à la projection et j’ai le sentiment que maman est très fière de moi, là-bas dans sa maison.
5.
Grandes jambes T’as des belles grandes jambes, pis t’as des beaux hein-heins T’es chromée toute le kit quand tu promènes ton chien Tu gardes tes talons hauts pour laver tes toilettes Tu mets ta main devant ta bouche quand tu pètes Grandes jambes, hein-heins Grandes jambes, hein-heins Tu fais peur aux hommes, tu rends les femmes jalouses Tu aimes qu’on te regarde et méprises qu’on te cruise Tu te crinques le crique quand tu vas aux partouzes Tu n’es pas romantique et détestes le blues Grandes jambes, hein-heins Grandes jambes, hein-heins T’as des p’tites grosses jambes pis t’as des gros memans T’as un mari qui cale et trois beaux ’tits n’enfants Tu passes toutes tes journées la broue dedans l’toupette T’es ben trop fatiguée pour te mettre à diète Grosses jambes, memans Grosses jambes, memans
6.
MADAME ROSE 03:32
MADAME ROSE Ça faisait plus de trois heures qu’elle trempait dans son bain Madame Rose L’eau était tiède et sale, son visage était pâle Madame Rose, Madame Rose Ça n’faisait aucun doute que c’était un jaloux Mister Blue Elle était enfermée depuis plusieurs années Madame Rose Personne ne s’aperçut qu’elle avait disparu Madame Rose, Madame Rose Il était le bourreau qui la gardait au trou Mister Blue Quand elle s’est réveillée dans son bain orangé Madame Rose Croyait avoir rêvé ce qui s’était passé Madame Rose, Madame Rose Mais quand elle vit le sang, elle se souvenut de tout Mister Blue Elle aurait bien fumé une bonne cigarette si seulement elle était fumeuse Comme il était malade et qu’elle en prenait soin Madame Rose Se vit en position de changer le destin Madame Rose, Madame Rose Et toujours il était bête plus que jamais un jaloux Mister Blue Elle fut d’abord tentée par un empoisonnement Madame Rose Elle se croyait trop faible pour un étranglement Madame Rose, Madame Rose Ce n’était pas racontable comment elle vint à bout de Mister Blue Toujours est-il que jamais on n’aurait cru Madame Rose Capable d’une telle violence, même pour un trou du cul Madame Rose, Madame Rose Elle-même était surprise mais elle y prenait goût Mister Blue Elle aurait bien fumé une bonne cigarette si seulement elle était fumeuse C’est aujourd’hui le temps de changer de cellule Madame Rose Dans les prisons de femmes, personne ne vous encule Madame Rose, Madame Rose Et vous réfléchirez qu’il a souffert de vous Mister Blue Elle aurait bien fumé une bonne cigarette si seulement elle était fumeuse
7.
LE MUR 03:56
LE MUR Ne reste pas là planté d’vant moé J’me sens imprévisible Si tu cherches le trouble j’t’aurai avisé Que tu pourrais être la cible D’une balle perdue « Tasse-toé donc, c’est pas la peine » J’ai rien à perdre, chu blindé… J’ai foncé tête première J’ai fessé dans le mur de brique Y’a gardé son air bête J’ai r’commencé rien qu’pour Faire le comique J’y’ai d’mandé juste de même « Pourrais-tu au moins faire semblant qu’chu drôle? » Il s’est effondré sur moi Il s’est mis à pleurer sur mon épaule « Mon pauvre enfant » qu’y m’a dit « Malheureux t’es fatigué, va donc t’coucher. » J’me suis quand même demandé Si j’étais pas en train d’sauter une coche J’serais-tu pas un peu débile À parler avec un tas d’roches Si c’est thérapeutique Faut croire que c’est une drôle d’approche Je l’ai remonté pièce par pièce J’avoue qu’y’était un peu tout croche … Un peu pas mal… … C’est pas grave… … Tabarn… … Pas d’allure… … Laisse béton… Oublie ça mur de brique J’ai besoin d’tuer, tu m’feras pas c’coup-là Jamais tu m’feras croire Que t’as pas l’motton J’t’ai vu pleurer des larmes de béton Penses-y pas mur de brique C’est pas comme ça qu’on fait des maisons C’est pas d’même non plus qu’on fait des chansons une balle perdue dans le mur du son
8.
D’MANDE-TOÉ LÉ J’décrisse ou j’me tue à t’attendre T’arrives pas à me l’dire T’arrives pu à m’cadrer J’t’espère en malade chronique Rapport d’un point dans l’estomac D’un bon coup d’pied dans l’cul D’une grande claque sur ma gueule de bois Mort-vivant Je n’entends plus tes acouphènes Dans l’écho de ma boîte crânienne Je n’vois plus ton amour aveugle S’enfarger dans mes vieilles combines Sale, indigne d’un pardon d’une excuse D’une chanson pour sa muse Aussi bête qu’une promesse qui avorte En bout d’ligne chant du signe Que la fin se rapproche Que nos restes s’accrochent Aspirés par un trou béant Et on redécouvre la peur Dans une chute d’ascenseur Et on s’écrase sur notre orgueil Pour ne pas fermer le cercueil
9.
MASSACRE À L’HARMONICA C’est un jour pathétique Le temps est triste et froid Je tue de la musique Dans mon harmonica Je ne sais pas jouer Et je n’y pense pas J’ai les deux yeux fermés Je tire n’importe quoi Mes poumons sont en guerre Mon cœur est au combat Je suis un militaire De l’armée je n’sais quoi Je tire avec ma langue Des gros sons bien baveux Y a personne pour m’entendre C’est tant pis, c’est tant mieux Il faut tant de courage Pour vivre et être heureux Je ferai de ma rage L’amour si je le peux Mais je n’y vois plus clair Et je suis si peureux Si l’amour c’est la guerre Si c’est un peu des deux C’est beaucoup plus facile de se soumettre aux armes et d’demander l’asile au milieu du vacarme « Mon vieux tu en arraches! Mon vieux relève-toi Prends tes jambes et puis marche ton seul ennemi c’est toi! » Ainsi mourut un jour Un malheureux soldat Qui en mal d’amour Prit son arme et chargea Retourna contre lui Le bout de son fusil L’engloutit dans sa gueule Car il se sentait seul Sans pitié, sans regret Sans remords, sans secret Sans fierté, sans pudeur Du plus profond du cœur Dans la sombre lueur Dans la claire noirceur Dans la folie furieuse L’harmonica baveuse
10.
MUMU 03:04
MUMU Ma cabane est faite de ripe et de préfini C’est Mumu mon p’tit frère qui un jour l’a bâtie Dans le simple but de se défoncer la tomate À l’abri des chiens, des loups, des millions de primates complet-cravate Et pour enfin être libre Quand t’échappes la truie, tu t’rends ben compte que c’est p’tit C’est Mumu mon p’tit frère qui un jour l’a appris Après s’être clenché 4 à 5 à 6 gros battes La chaleur l’envahit, il transpirait comme de l’asphalte au soleil Et enfin il est sorti… C’était un p’tit peu trop pour lui! Dans la cabane ils étaient ivres Dans la cabane ils étaient givres Givrés de givres Qui délire La liberté c’est dur à suivre La liberté c’est dur à suivre La liberté c’est dur à suivre Aujourd’hui c’est moi qui en sors tout étourdi C’est Mumu mon p’tit frère qui bien sûr me l’a transmis Et si un jour l’envie te prend de faire du mal Tes péchés resteront entre les murs d’la pastorale C’est final, capital Et c’est Mumu qui me l’a dit! C’est Mumu qui me l’a dit!!
11.
PLASTRER LA LUNE La lune est double ce soir Les marées se bousculent Les poissons ne savent plus sur quel pied danser Je suis une algue bleue dans une tête d’eau trouble Je regarde les cieux sous les vagues qui roulent La lune est saoule ce soir Les courants se refoulent Les volcans font de la sauce jusqu’au fond de l’évier J’ai la tête en siphon et j’ai le pied marin au bout d’une jambe de bois J’pourrais m’noyer dans l’bain Je rame à coups d’mognon sur un bateau de papier J’ai le feu dans les voiles et j’ai peur de m’mouiller La lune est saoule, je fais de mon mieux La lune est vide ce soir Les requins sont vautours La sirène innocente continue de chanter Je m’échoue sur la grève comme un brave Canadien Et même si je me relève, j’irais pas ben plus loin La lune est « blues », je fais de mon mieux…

credits

released September 29, 2009

GÉNÉRIQUE
Enregistré au bon vieux chalet du bonhomme à la rivière à l'ours à St-Félicien et aussi à mon beau local dans le village à Montréal. (Attention: les ours y sont bien différents...les truites aussi.)
Par tranches de vie, entre juillet 2008 et août 2009.

Mastering et précieux conseils: Pierre Girard
Réalisation: Fred Fortin

Pochette: Martin Bureau
Infographie: François Lafontaine

Tableau de la couverture: Buffet Froid, Martin Bureau 2008

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